Votre panier est actuellement vide !
8 minutes de lecture
Créé à la fin des années 1970 pour automatiser les équipements industriels, le protocole Modbus est devenu un standard incontournable dans les bâtiments intelligents. Il permet une communication fluide et fiable entre unités de contrôle, capteurs, actionneurs ou automates. Apprécié pour sa simplicité, sa robustesse et sa standardisation, Modbus facilite l’intégration des systèmes automatisés grâce à un langage commun compris par tous les équipements du réseau.
Plébiscité par les industriels depuis plusieurs décennies, le protocole Modbus séduit aujourd’hui les constructeurs immobiliers engagés dans la conception de bâtiments intelligents (smart buildings). Ce succès s’explique avant tout par trois atouts majeurs :
Initialement développé par Modicon, désormais une entité du groupe Schneider Electric, le protocole de communication Modbus se distingue par son absence de licence propriétaire (open source).
Libre de droits (bien qu’il ne soit pas strictement « open source » au sens du code partagé), il peut être implémenté gratuitement par tout fabricant ou intégrateur souhaitant standardiser ses échanges de données entre équipements.
Malgré l’émergence de protocoles plus récents, Modbus reste massivement utilisé dans les systèmes automatisés, notamment en raison de sa large compatibilité, de son écosystème établi et de la facilité d’interconnexion qu’il permet.
Modbus est un choix privilégié pour de nombreuses infrastructures, où fiabilité et simplicité priment sur l’innovation à tout prix.
Au-delà de son accessibilité, le protocole Modbus est largement reconnu pour sa simplicité de déploiement et sa fiabilité opérationnelle. Basé sur une architecture filaire, il s’appuie selon les cas sur un modèle maître/esclave, dans le cadre de Modbus RTU ou ASCII, ou sur une logique client-serveur lorsqu’il s’agit de Modbus TCP fonctionnant sur réseau Ethernet.
Ce fonctionnement éprouvé facilite la mise en œuvre de systèmes automatisés de grande envergure, en particulier dans les environnements industriels ou les bâtiments intelligents. Grâce à la maîtrise des connectivités et à la standardisation des échanges, la configuration des dispositifs est rapide, sécurisée et peu sujette aux incompatibilités.
Autre avantage notable du protocole, le faible taux d’erreurs de transmission observé avec une communication Modbus. Ce niveau de fiabilité en fait un choix privilégié pour l’intégration d’unités automatisées où la robustesse du protocole demeure un critère essentiel.
Le protocole de communication Modbus se décline en trois variantes principales, chacune adaptée à des contextes et des infrastructures spécifiques.
Dans un système de communication utilisant Modbus RTU (Remote Terminal Unit), les appareils sont interconnectés via une liaison série, généralement sur la norme RS-485, reconnue pour sa robustesse et sa portée. D’autres standards comme RS-232 ou RS-422 existent mais tendent à disparaître.
La norme RS-485 permet une distance de transmission allant jusqu’à 1 200 mètres, contre seulement 15 mètres pour la RS-232, ce qui en fait le choix privilégié dans les installations industrielles étendues.
Chaque message circule dans un sens bien défini : le maître initie la communication et les esclaves répondent uniquement à ses sollicitations. Un seul maître peut interroger jusqu’à 247 équipements esclaves sur le même bus, ce qui rend ce protocole particulièrement adapté aux réseaux simples et hiérarchisés.
Le Modbus RTU repose sur une architecture maître/esclave. Dans ce cas, un unique « maître », souvent un concentrateur ou un automate programmable, interroge les équipements en envoyant des requêtes binaires aux esclaves. Ces derniers sont typiquement des capteurs, compteurs, actionneurs ou contrôleurs logiques.
Le Modbus TCP/IP fonctionne selon le même principe que le Modbus RTU, mais il repose sur une architecture réseau de type TCP/IP, utilisée dans la plupart des infrastructures informatiques modernes.
Cette variante exploite un modèle client-serveur, où le client initie les communications, comme le ferait un maître dans Modbus RTU, tandis que les serveurs agissent comme les esclaves, en répondant uniquement aux requêtes.
L’un des grands avantages du protocole Modbus TCP/IP est sa capacité à s’appuyer sur une infrastructure Ethernet existante, sans nécessiter de câblage spécifique. Chaque équipement du réseau est identifié par une adresse IP unique, ce qui simplifie l’adressage et l’interconnexion dans des environnements complexes, tels que les bâtiments intelligents.
De nombreuses unités d’entrées/sorties compatibles Modbus sont aujourd’hui équipées d’uneinterface RJ45, ce qui facilite leur intégration au réseau local (LAN). Ce type de configuration est particulièrement adapté aux systèmes de supervision (SCADA), aux automates et aux contrôleurs communicants dans des installations IP.
Un autre avantage du Modbus TCP est la possibilité d’avoir plusieurs « maîtres » qui interrogent simultanément les « esclaves ». En effet, les équipements Modbus TCP sont généralement multi-session, ce qui signifie qu’un esclave, qui joue ici le rôle de « serveur », peut répondre à plusieurs « clients » (maîtres) en même temps. Cette architecture sur IP offre donc une plus grande flexibilité par rapport au Modbus RTU, où un seul maître contrôle le réseau.
Le protocole de communication Modbus ASCII repose sur une architecture similaire à celle du Modbus RTU, puisqu’il utilise également une liaison série. La principale différence réside dans le format des messages échangés. Ici, les données sont transmises non pas sous forme binaire, mais en code ASCII représentant des caractères hexadécimaux.
Ce format présente un avantage en matière de lisibilité des paquets, utile notamment lors des phases de diagnostic ou de débogage. Toutefois, il implique également une taille de message plus importante, ce qui se traduit par des délais de transmission plus longs.
Le Modbus ASCII est donc moins performant que les versions RTU ou TCP en matière de rapidité et d’efficacité de communication.
Avec l’évolution des firmwares embarqués et la généralisation des interfaces de gestion web proposées par les fabricants de modules, l’usage du Modbus ASCII tend à devenir marginal. Il est aujourd’hui réservé à des cas très spécifiques ou à des environnements nécessitant une lecture humaine facilitée des messages.
Dans un contexte où la performance énergétique et le pilotage intelligent des infrastructures deviennent des priorités, le protocole Modbus se révèle être une solution simple, économique et robuste pour interconnecter les équipements d’un bâtiment de manière centralisée.
Le protocole de communication Modbus s’intègre naturellement aux systèmes de gestion technique des bâtiments intelligents (GTB), notamment grâce à sa faible exigence en ressources mémoire. Conçu à une époque où la ROM (mémoire de stockage) et la RAM (mémoire vive) étaient coûteuses et limitées, Modbus conserve aujourd’hui l’avantage d’être :
Cette efficacité technique permet de maîtriser les coûts d’installation et de configuration des systèmes automatisés tout en assurant une parfaite compatibilité avec des appareils de différentes générations.
Le protocole Modbus permet de centraliser le pilotage automatisé de nombreux équipements du bâtiment pour :
Grâce à la communication avec les capteurs, actionneurs et automates programmables, le système adapte dynamiquement les conditions intérieures pour améliorer à la fois le confort des occupants et l’efficacité énergétique du bâtiment.
Chaque esclave Modbus peut transmettre des codes d’erreur, ce qui facilite le diagnostic en cas de panne. Cette fonctionnalité permet une intervention rapide et ciblée sur les équipements défaillants.
Par ailleurs, l’intégration de compteurs intelligents (eau, électricité, gaz) communiquant via Modbus permet non seulement de remonter automatiquement les données de consommation, mais aussi de signaler en temps réel les anomalies (coupures, fuites, défaillances, etc.) sans intervention humaine. Un gain considérable en matière d’efficacité opérationnelle.
Le protocole Modbus (notamment en version RTU et TCP) est historiquement conçu sans mécanismes de sécurité intégrés : il ne prévoit ni chiffrement des données, ni authentification, ni protection contre les attaques de type interception, injection ou usurpation. Cette absence de sécurité fait du Modbus une solution peu adaptée aux environnements sensibles ou connectés, où la confidentialité et l’intégrité des échanges sont cruciales.
Pour répondre à ces enjeux, des évolutions comme BACnet Secure ont été développées. BACnet Secure intègre des fonctions de chiffrement, d’authentification et d’intégrité, garantissant une communication fiable et protégée dans les systèmes d’automatisation des bâtiments modernes. Cette avancée répond aux besoins croissants en cybersécurité des infrastructures critiques.
OX-2MO
Routeur Modbus 2 ports RS485 vers IP
JACE 9000
Automate Serveur Web Niagara 4
ISMA-B-AAC20
Automate programmable 22 E/S
ISMA-B-8I
Module 8 entrées digitales RS-485
W0202
Pont radio Modbus RS-485
Le protocole Modbus est un système de communication ouvert qui repose sur une architecture maître/esclave (ou client/serveur selon la variante utilisée).
Le maître, généralement une unité centrale ou un automate programmable, envoie des requêtes structurées à différents terminaux : capteurs, actionneurs ou appareils automatisés. Chaque esclave répond uniquement lorsqu’il est interrogé.
Selon la programmation définie, ces échanges permettent de piloter automatiquement les équipements d’un bâtiment intelligent ou d’une installation industrielle, en fonction des données collectées sur le terrain.
Le Modbus TCP/IP reprend les principes du Modbus série (RS-485, RS-232, RS-422), mais s’appuie sur une infrastructure réseau Ethernet. Ici, l’architecture maître/esclave est remplacée par un modèle client-serveur, où le client joue le rôle du maître en initiant les requêtes, tandis que les serveurs, équivalents aux esclaves, y répondent.
Cette configuration permet à un client de communiquer avec plusieurs serveurs simultanément, en utilisant le protocole TCP/IP pour transmettre les trames Modbus sur un réseau local ou étendu.
La communication en Modbus dépend du type de protocole utilisé :
– en Modbus RTU, les échanges s’effectuent via des ports série, le plus souvent en RS-485 ;
– en Modbus TCP/IP, la transmission passe par le réseau Ethernet, avec des paquets encapsulés dans le protocole TCP.
Ces deux architectures ne sont pas directement interopérables. Pour établir un dialogue entre un réseau Modbus TCP/IP et des périphériques Modbus RTU, il est nécessaire d’installer une passerelle Modbus qui assure la conversion des trames entre les deux formats.
Modbus est un protocole de communication. Il définit la manière dont les données sont structurées, envoyées et comprises entre les équipements.
En revanche, RS-485 est une norme de couche physique qui spécifie les caractéristiques électriques d’une liaison série (tension, distance, câblage).
Ainsi, Modbus peut utiliser RS-485 comme support de transmission (notamment dans Modbus RTU), mais RS-485 peut aussi transporter d’autres protocoles. L’un concerne le langage, l’autre la voie de transmission.
Modbus RTU fonctionne via une liaison série, généralement RS-485, en mode maître/esclave, avec des données encodées en binaire.
En revanche, Modbus TCP repose sur une infrastructure Ethernet et utilise une architecture client/serveur, avec des messages encapsulés dans le protocole TCP/IP.
En ce sens, Modbus RTU est adapté aux environnements industriels câblés simples, tandis que Modbus TCP permet une communication rapide sur des réseaux IP.
Les deux partagent la même logique Modbus, mais s’appuient sur des supports physiques et des protocoles réseau différents.
Modbus est un protocole d’échange de données, utilisé pour faire dialoguer des automates, capteurs et équipements industriels.
Ethernet est une technologie de réseau permettant le transport de données sur un réseau local (LAN).
Ainsi, Modbus peut fonctionner sur Ethernet, via la version Modbus TCP/IP, qui encapsule les messages Modbus dans des paquets TCP.
Modbus est donc un langage de communication, tandis qu’Ethernet est un réseau de transport utilisé pour l’acheminer.
A propos de l’auteur
Cela pourrait vous intéresser
Hi Teddy,
Merci pour cette intéressante introduction sur le protocole MODBUS. J’ai une question concernant Modbus RTU, je dois interroger un RTU d’un client utilisant MODBUS TCP/IP. j’ai le software qui utilise le protocole MODBUS, que dois-je demander au client comme information concernant son RTU afin de pouvoir communiquer et récupérer les données de ce RTU en temps real?
Bonjour, nous vous remercions de l’intérêt porté à notre article sur le fonctionnement du protocole Modbus.
Nous vous invitons à contacter notre service commercial au 01 41 24 20 07 afin de discuter plus en détail de vos besoins spécifiques. Notre équipe se fera un plaisir de vous assister et répondre à toutes vos questions sur ce protocole de communication.
Laisser un commentaire